[ Tipi est une colaboration menée avec Lucile Contopoulos durant l'année 2013, dans le cadre de l'ARC Protocole Arlequin avec Boris Achour et Judith Perron à l'ENSAPC. Ce travail est réalisé à partir des costumes donnés et prétés par le chorégraphe Daniel Larrieu. Présenté le Vendredi 28 juin 2013, salle 37 du Palais de Tokyo, lors de la soirée performance "Never Mind". Le tipi est fait de tous les costumes récupérés et d'autres trouvailles. Le texte qui suit est une retranscription du dialogue tenu par les deux performeuses sous le tipi. Les spectateurs étaient invités à en être les témoins ]
Caroline : Tous les matins, je prend le bus 91 à Paris. A l'arrêt Port-royal, toujours sur un banc, il y avait assise une vieille. Elle avait posé a coté d'elle un cabas. Un matin, je suis passée et elle n'était plus sur son banc. Il ne restait que le vieux cabas. Je suis descendue du bus en quatrième vitesse. J'ai saisi le cabas et à l'intérieure, j'ai trouvé un tutu de danseuse. Plus tard, je me promenais vers le Panthéon.Une fille est venue m'a accosté . Elle m'a dit, « mais ce cabas c'est celui de ma grand mère, vous l'avez trouvé ou ? » Alors, je lui ai expliqué, et elle m'a dit de le garder. Nous sommes devenue des amies. Un après midi elle m'a emmené dans la boutique d'un ami à elle. Il vendait des fripes. Alors que nous parlions tous les trois, une fille a déboulé en courant dans le magasin.
Lucile : Je cherchais un parapluie. En fait je bossais dans la galerie à côté du magasin et on avait besoin de protéger une pièce, le temps de la faire passer du camion à l'intérieur de la galerie. Comme j'étais pas vraiment pressée d'y retourner, j'ai un peu pris mon temps pour regarder les fringues. Et là, j'ai commencé à parler avec Caroline, parce qu’elle me disait qu'elle avait trouvé dans un cabas le tutu que vous voyez en haut.
Caroline : Bref, on c'est connu comme ça, et on c'est très vite aperçu que toutes les deux on aimé les tissus. On est souvent revenu dans la boutique, et à force d'y aller on est devenu des habituées, le vendeur ...
Lucile : … qui était le chef en fait ...
Caroline : ...oui c'est ça, ...
Lucile : ... il a fini par nous offrir une robe chacune. Ce sont celles là, la mauve avec les petites fleurs et la bleue marine avec le coquelicot. Et puis un jour Caroline m'a dit qu'elle était un peu en rade niveau argent, du coup je lui ai parlé de mon oncle, il tient une boulangerie, et il cherchait une vendeuse. T'as commencé à travailler en mai, non ?
Caroline : Non en juillet, enfin je me suis bien entendue avec ton oncle, il était fan de mes pantalons en tissus Africain, il pensait que je me les cousais moi même !
Lucile : Oui du coup il a demander à caroline si elle savait coudre ...
Caroline : ...et si je pouvais lui faire l'ourlet de ses nouveaux rideaux. Ce sont les tissus rouges et blanc qui sont juste derrière Lucile.
Lucile : et vous voyez ce grand tissus en Madras là, en fait, on l'a trouvé en Roumanie ....
Caroline : ...non mais explique du début !!!
Lucile : En fait, j'ai un ami, qui est partie en Roumanie, et j'ai voulu lui rendre visite, caroline ma accompagnée. Arrivée la bas, il ne pouvait pas nous loger chez lui, et il avait demander a une de ses copines de nous héberger...
Caroline : c'est à elle d'ailleurs que j'ai piqué la blouse que vous voyez en haut, la blanche avec les minuscules fleurs bleues.
Lucile : ah, je croyais qu'elle te l'avais donné !
Caroline : passons !!!
Lucile : donc on va chez cette fille, et le deuxième jour, arrive sa grand mère, qui avait enveloppé des tonnes de nourritures, dans ce grand tissus.
Caroline : Elle nous a nourri pour au moins 30 ans. Mais on trouvais que ce tissus, c'était quand même vraiment pas très propre pour emballer de la bouffe dedans !!!
Lucile : après coup on c'est rendu compte qu'elle s'en servait un peu pour tout, et j'ai décidé de le passer au lavage.
Caroline : c'est là qu'on a découvert que c'était un Madras superbe. On lui a demander si elle voulait bien nous le donner ?
Lucile : elle voulait pas trop, parce qu'il lui était super utile
Caroline : on l'a tellement supplié mais elle est resté implacable.
Lucile : et il y a trois mois on a reçu un colis, il venait de Roumanie, de la fille chez qui on a logé pendant notre moi la bas.
Caroline : elle s'est souvenue combien on avait supplié sa grand mère de nous le donner
Lucile : et quand celle-ci est décédée, elle a décider de nous le confier.